J'ai ouvert ta lettre
je l'ai lue presque au complet
les mots étaient pâles
comme nos ombres avant l'aurore
Tu y parlais de tes peurs
de ton vertige de tout connaître
de la cruauté des hommes
des grands esprits brisés par les gens
Sur le lieu de toutes les fractures
Des voix posées sont enterrées par le bruit des machines
Par les gens trop criards qui n'en ont encore que pour l'heure
Tu m'écris que ta tête est lourde
Que ton monde tourne bien trop vite
Qu'on parle sans rien dire
Qu'on dit tout sans penser
Que tu penses à partir
Que tu penses à tout laisser
Sur le lieu de toutes les fractures
Le ciel s'est enflammé
Allumé par des dragons
Je t'ai perdu de vue
dans la lumière, la mer
et le son
et l'angoisse
et la grâce
et cette mince beauté qu'est la guerre...