Ce qui importe à mon sens
C'est d'être et d'avancer
C'est de douter des détails
Pour finalement les aimer
Fragile comme un fil de soie
suspendu aux mémoires
La mort se garde bien de nous trouver
C'est elle qui nous sépare
Entre temps, c'est moi qui mène
Je suis aux commandes
Je m'enivre de ce mandat
Tant que les eaux sont profondes
Peu de choses peuvent m'arrêter
Dans ma course contrôle l'heure
Poussière redeviendra poussière
redeviendrai-je heureuse?
J'aime avant tout le hasard
que je préfère au calcul, aux caprices du
discours des chiffres
On y perd la vue
Les orages, les erreurs ne se prévoient pas d'avance
tout ce qu'on pense qu'on pige en otage, de la démence
Pire que les jours qui passent c'est ceux qui ne viennent jamais
Ceux qu'on attend au tournant et qu'on attendra toujours
Mais mystère du coeur qui ne peut s'éclairer
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer
Je cache aux gens fortunés toute la richesse que je trouve
C'est dans le coeur de la dépense qu'ils passeront leur tour
Si des plaies s'ouvrent sans se fermer comme des portes grandes ouvertes
C'est que les écueils de l'âme sont aiguisés
Mais où es-tu ce soir? Où seras-tu demain?
Donne-moi une adresse que je puisse l'écrire dans ma main
Et si la route est longue je m'apporterai de l'eau
Et si la route est longue je me lèverai plus tôt