1. |
Nous serons loin
01:34
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Comme la roche qui roule
Comme la rivière, elle coule
Ma main bouge maintenant
Elle est tendue vers toi
Comme deux proies heureuses
Deux bêtes lumineuses
Apprivoisant leurs peurs
Et si la nuit tombe
Si la lune elle plombe
Nous serons bien loin sur des chemins plus clairs
Un voyage immense sur les lignes de nos mains
Dans une langue sans mots
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2. |
La saison des armes
04:34
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Deux coeurs
Deux coeurs trop fatigués
Ils auraient tout pompé
Le sang à l'extérieur
Deux corps
Deux corps bien alignés
Deux yeux bien trop fermés
Les rideaux bloquent la lumières
Il fait si froid dehors
C'est la fin de l'automne
Ils ont été projetés en l'air comme deux pigeons d'argile
Lui il court, il sait qu'il l'a laissé
Il sait qu'il l'a tué, la femme qu'il aime
À la hâte, il va vers la rivière
Noyer tout ses revers
Et son revolver
Il fait si froid dehors
C'est la rivière est gelée
Il ne peut pas jeter son arme, il ne peut pas la jeter
C'est la saison des armes
On les frotte jusqu'à ce qu'elles brillent
On les caresse comme on caresse les femmes
C'est la saison des armes
Le retour du métal froid entre nos deux corps quand nous faisons l'amour
C'est la saison des armes
Les carabines sont en fleur et partout règne l'odeur de la poudre à canon
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3. |
Kilomètre zéro
04:54
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On est soumis devant les souvenirs qu’on fomente
Toutes ces figures qu’on oublie
dans le grand schéma des choses
On se sent démunis on respire bien moins fort
l’Histoire a des cycles et nous ne sommes qu’un arc de cercle
Je ne peux que sourire quand j’entends que le pire est passé
Ça, on ne le sait jamais, on ne peut qu’espérer patiemment
Je comprends mieux ce que je ne faisais qu’entrevoir :
ta mort ne sera pas la mienne, je ne me tromperai pas de deuil
J’aimerais discuter avec l’architecte des mémoires
peut-être lui payer à boire
pour voir si lui aussi oublie
Avoir des regrets, c’est la preuve qu’on se trompe
Je me trompe très souvent
mais j’excelle dans l’art de m’excuser
Demander pardon, c’est chercher le moindre mal
négocier sans l’animal
écarter l’instinct de vengeance
Après la route j’arrive au kilomètre zéro
retour à la case départ,
les yeux perdus dans ton regard vert.
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4. |
Deadline
04:00
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Y a une ombre
assise là
derrière nous
calme, voire sereine
elle nous suit partout
Elle ne mange pas de pain
Pas plus qu'elle ne parle
elle ne nous veut
aucun mal
C'est l'ombre du deadline
Elle cache la faible lumière
qui règne dans ta chambre
Si bien que je ne te vois plus
il fait trop sombre
Elle me parle à l'oreille
quand j'ai le dos tourné
pas plus que quelques phrases
et tu planes avec elle...
Elle hante tous les murs
s'étend de tout son long
Elle fait ça pour être sûre
que je sache son nom
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5. |
Le sel de la terre
02:32
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Y a de ces conseils si précieux
À chérir comme le sel de la terre
À suivre avant que la vie abatte
Nos jours comme des soldats
Pourquoi faut-il qu'on ait si peur
Mangez sur l'herbe, dépêchez-vous
Un jour ou l'autre, l'herbe mangera sur vous
Notre siècle fuit entre nos doigts
La lame du couteau entre nos dents
Chaque rencontre passe comme une flèche
Abattant nos jours comme des soldats
Pourquoi faut-il qu'on ait si peur
Mangez sur l'herbe, dépêchez-vous
Un jour ou l'autre, l'herbe mangera sur vous
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6. |
Retour au bercail
04:23
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Je rentre au bercail
Dans la neige et le doute
Ce paysage torturé qui rassure
La chaussée est hostile
Au pays de glace
C'est ton empire frileux, ton honneur
Ton âme est malade
Discrète et coupable
D'une centaine d'amours irrésolus
Je suis content que ton avenir prenne forme
Mais comment ça va? Je m'informe...
T'as vraiment plus fatigué qu'avant
Je n'engagerai pas le combat
Je n'en veux plus, je n'en veux pas
J'ai trop peur de revoir le sang
Pour que tu m'entendes
Mes mots s'amenuisent
Ils s'étiolent comme un appel à l'aide
Je t'envoie la main
Tout ce que tu vois
C'est la détresse des bras d'un noyé
Je suis content que ton avenir prenne forme
Mais comment ça va? Je m'informe...
T'as vraiment plus fatigué qu'avant
Je n'engagerai pas le combat
Je n'en veux plus, je n'en veux pas
J'ai trop peur de revoir le sang
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7. |
Cinémas endormis
03:53
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Lentement je m'affale sur le siège
La lumière agonise sur l'écran
Je me cramponne à tout ces pauvres gens
Tout ceux qui paient pour être pris au piège
Et marchez vers eux, vers eux mes frères
les cinémas endormis qui pellettent les nuages dans nos têtes
Milles fois la même histoire
elle grandit les hommes à grands coups de boîte noire
Les yeux grands ouverts sur la toile, la main sur le pouls du fric
Toujours plus loin du coeur jusqu'à la dernière réplique
Et marchez vers eux, vers eux mes frères
les cinémas endormis qui pellettent les nuages dans nos têtes
Le projectionniste tranquillement s'endort
Ses paupières sont lourdes
comme des boulets d'ivoires
Une grande question demeure : qui aime se faire avoir?
Qui observe la bobine quand toute la salle et noire?
Lentement, le cinéma brûle
Les flammes dansent sur le plancher
Personne ne se réveille au cinéma endormi
Personne ne se réveille, personne n'en a envie
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8. |
800 blues
03:51
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Ce qui importe à mon sens
C'est d'être et d'avancer
C'est de douter des détails
Pour finalement les aimer
Fragile comme un fil de soie
suspendu aux mémoires
La mort se garde bien de nous trouver
C'est elle qui nous sépare
Entre temps, c'est moi qui mène
Je suis aux commandes
Je m'enivre de ce mandat
Tant que les eaux sont profondes
Peu de choses peuvent m'arrêter
Dans ma course contrôle l'heure
Poussière redeviendra poussière
redeviendrai-je heureuse?
J'aime avant tout le hasard
que je préfère au calcul, aux caprices du
discours des chiffres
On y perd la vue
Les orages, les erreurs ne se prévoient pas d'avance
tout ce qu'on pense qu'on pige en otage, de la démence
Pire que les jours qui passent c'est ceux qui ne viennent jamais
Ceux qu'on attend au tournant et qu'on attendra toujours
Mais mystère du coeur qui ne peut s'éclairer
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer
Je cache aux gens fortunés toute la richesse que je trouve
C'est dans le coeur de la dépense qu'ils passeront leur tour
Si des plaies s'ouvrent sans se fermer comme des portes grandes ouvertes
C'est que les écueils de l'âme sont aiguisés
Mais où es-tu ce soir? Où seras-tu demain?
Donne-moi une adresse que je puisse l'écrire dans ma main
Et si la route est longue je m'apporterai de l'eau
Et si la route est longue je me lèverai plus tôt
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9. |
Tomber des nues
04:48
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15 pas devant, la carlingue de métal qui embrasera la route des vents
15 pas derrière, le béton qui s'érode face au bruit sourd du tour des hélices
Les sacrifices, tant de mots couverts couvrant très mal la douleur de l'exil
Et je bous encore, parce que la défaite me rappelle qu'il n'y a jamais vraiment de victoires
Réussirais-je à faire rugir ton moteur à décoller en hauteur avec toi
Réussirais-je à faire vibrer les montagnes à faire mousser le champagne, celui qu'on doit boire ensemble
Réussirais-je à tourner la page à franchir les nuages qui approchent
Réussirais-je à garder la tête haute à garder la tête froide, à garder ta main
À vol d'oiseau
Les frontières s'envolent et les moutures décollent
Le moteur s'emballe, mais je m'en balance
Je crache sur l'appel au calme
Je vis bien dans le vacarme
À vol d'oiseau
Au-dessus des Andes
le condor s'amuse
ses plumes en or dans les reflets du soir
une balle en plein coeur au sommet de sa gloire
À hauteur d'oiseau
le cadre nous quitte
les photos s'envolent
Tout tombe à pic,
moi je tombe des nues
La pression chute
l'oxygène m'évite
il s'extirpe du cockpit
trop grand pour ce que je mérite
Faudra qu'on m'explique
quand on largue du lest
comment dresse-t-on la liste?
Qu'est-ce qu'on délaisse?
À 15 pas en haut du sol assassin
Je garde une pensée, en mon ceint
C'est avec l'avion qu'on apprend la ligne droite
Avec toi j'aurai appris, à tracer la ligne
Baptiser la terre de tous les noms
ceux des flammes de la terre
du métal comme du plomb
Comme du plomb dans l'aile
lorsque tout va mal
quand la chute est brutale
et que je me suis écrasé
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10. |
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J'ai ouvert ta lettre
je l'ai lue presque au complet
les mots étaient pâles
comme nos ombres avant l'aurore
Tu y parlais de tes peurs
de ton vertige de tout connaître
de la cruauté des hommes
des grands esprits brisés par les gens
Sur le lieu de toutes les fractures
Des voix posées sont enterrées par le bruit des machines
Par les gens trop criards qui n'en ont encore que pour l'heure
Tu m'écris que ta tête est lourde
Que ton monde tourne bien trop vite
Qu'on parle sans rien dire
Qu'on dit tout sans penser
Que tu penses à partir
Que tu penses à tout laisser
Sur le lieu de toutes les fractures
Le ciel s'est enflammé
Allumé par des dragons
Je t'ai perdu de vue
dans la lumière, la mer
et le son
et l'angoisse
et la grâce
et cette mince beauté qu'est la guerre...
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11. |
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Comme la roche qui roule
Comme la rivière, elle coule
Ma main bouge maintenant
Elle est tendue vers toi
Comme deux proies heureuses
Deux bêtes lumineuses
Dans le plus bel exil
Et si la nuit tombe
Si la lune elle plombe
Nous serons bien loin des chemins d'hier
Aucun souvenirs pénibles
Au sol des diamants
Aux reflets plus humain
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